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jeudi 6 août 2015

Errare humanum est, perseverare diabolicum - Pointe de la Réchasse

Au sommet de la Réchasse

Ah! ça jacte latin par ici, vous le savez bien. Alea jacta est. Pourquoi donc les pies jacassent-elles? Parce qu'elles agacent par leurs cris! J'en devine qui ne suivent plus. Déjà! alors qu'on n'a pas fait un pas encore... agacer => jacasser => jacter. Aucune pie ne m'a jamais agacé. Fin de la discussion.

L'erreur est humaine - l'an dernier, j'avais voulu entreprendre l'ascension de la Pointe de la Réchasse, échouant lamentablement. Pas les bonnes conditions ni physiques ni morales... Qu'à cela ne tienne... 

Epipactis

Me revoilà ce dimanche pour faire découvrir le secteur à Dulcinée. Elle était là la Pointe, à se mirer se refléter partout... Même! elle envoyait des blocs de glace à travers la montagne pour se rappeler à moi. 











Col de la Vanoise sous les nuages
Me revoilà ce mardi midi à Pralognan. La météo annonçait pluie et risque d'orage jusqu'à 14h, puis amélioration du temps avant le grand beau du mercredi. Prévisions pour le moins exactes. J'attends donc que les nuages relâchent leur emprise sur le Col de la Vanoise pour partir. Pendant ce temps, je pars au sud, dans la Vallée de Chavière, à la recherche de chardons bleus

Astrance

Orchis moucheron
Ils sont de plus en plus rares, fauchés mangés incendiés transformés en pétrole que sais-je? Je remonte la vallée, sans en trouver trace... Sed perseverare diabolicum... Mais persévérer est diabolique! je persévère. Trois fois j'ai envie d'abandonner. Trois fois je m'encourage. Jusqu'à me lancer dans un pré très pentu et très humide, en petites sandales. Je trouve des astrances, très jolies, des edelweiss très grandes et très hautes à cette faible altitude (1600m), des orchis mouche aussi... des Bretons qui cherchent des fleurs... des colchiques... mais pas de chardon bleu! Allez un dernier petit tour...










Et hop! en voilà un! discret le bougre! mais il est bien là... pas vu un seul autre du pré... est-il trop tôt trop tard trop chaud pas assez machin? je n'en sais rien... Voici même un rayon de soleil pour l'éclairer... Depuis le temps que je cherchais cette fleur! 



Le rayon de Soleil signifiait d'ailleurs l'amélioration des conditions, à l'heure prévue. Direction les Fontanettes, et préparation du matériel. J'ai oublié le fromage dans le frigidaire! Ce ne serait rien si... je n'avais pas fait la même chose l'an dernier pour aller à la Réchasse. Incroyable! bis repetita non placent... 

Torrent traversé

Papillon apollon
Je pars à 15h30 et décide de monter par le Lac des Assiettes, ayant déjà fait l'aller-retour par le Lac des Vaches dimanche. Et puis, j'y rencontrerai moins de monde, mais un papillon apollon un peu abîmé par les événements profite du soleil pour s'envoler. Le torrent descendant du glacier de l'Arcelin se franchit bien. Le Soleil se lâche et commence à taper. 

Lac des Assiettes et Grande Casse

J'atteins le Col de la Vanoise à 17h, à une heure où la montagne semble rendue à elle-même, en tout cas avant le Col... Plus un bruit, plus personne... les chocards gambadent, les marmottent montrent leurs cornes sur les crêtes, les bouquetins s'envolent... Au Col, un peu de monde, quelques personnes bruyantes, je m'éclipse vite vers le lieu de bivouac.

Col de la Vanoise

Descente vers bivouac
Je passe le lac Rond, je passe le lac du Col de la Vanoise, et je me pose au même endroit - perseverare diabolicum - que l'an dernier. Hé! oui parce que, comme l'an dernier, les chamois sortent de leur trou en fin de journée pour vaquer à leurs occupations de chamois dans ce vallon entre la Grande Casse et la Réchasse. Il y en a même un qui est couché juste au-dessus de moi, et qui semblait très intéressé par le montage de la tente. Ah! ça... aucun chamois n'aurait eu cette idée-là, de monter une tente pour s'en servir d'abri pour la nuit. Je mange (sans le fromage) et vais faire un petit tour...

Comme l'an dernier, ils sont là

Et lui, juste au-dessus, ne bougera pas une oreille pour m'aider à monter la tente - Fainéant!

A mon retour, juste au-dessus de la tente, trois marmottons jouent. Mes voisins pour la nuit. Nuit un peu humide mais pas trop froide. 

Fin de journée
Fin de journée
L'un des voisins pour la nuit

L'objectif s'enflamme - je l'aurai!
Le lendemain, je range tente et duvet derrière un gros rocher, la Pointe de la Réchasse s'enflamme, je pars. Et comme l'an dernier, un vieux bouquetin parcourt le pierrier au-dessus, lentement, à la recherche de quelque nourriture. Comme l'an dernier, un autre, plus jeune, fait le pitre dans l'herbe. Bis repetita placent... 

Dussé-je marcher la tête en bas, et donc penser avec les mains

Pitre de service

Longue traversée descendante en sentier-balcon au-dessus du Refuge Entre-les-Eaux. La Grande Motte gagne ses premiers rayons de Soleil. Pointe de Pierre Brune m'offre son ombre, jusqu'au gros bloc caractéristique, que j'aperçois tôt, qui marque le début des hostilités. A ce rocher, on quitte le GR pour monter hors sentier 800m de dénivelé.

La Grande Motte...
... arrive le Soleil
Avec un bout de la Grande Casse

Sommet en vue - ne cherchez pas le chemin, inventez-le en visant le sommet
Un peu de mal au début, en plein Soleil dans les pentes herbeuses... puis la température baisse dans les rochers. Ça passe à peu près partout, le tout est de bien construire son itinéraire. A un moment, le sommet apparaît. Il faut le viser, et on vient alors buter en-dessous d'une barre rocheuse. On est alors sur une très belle terrasse, qui amène à longue traversée d'éboulis en face des glaciers de la Vanoise. Ne reste plus qu'à gagner l'arête, et Marie fait une apparition. Oui, elle est là, à observer le Mont-Blanc

Quelques laquets sur la route... contourner les falaises à droite et revenir à gauche sous le sommet
On atteint cette belle terrasse
On est au pied des parois infranchissables - début d'une longue traversée d'éboulis en dessous des barres

Et après le parcours d'arête (en léger contrebas) : enfin! Marie fait une apparition

Grande Casse, Grande Motte
Le panorama est exceptionnel. On y resterait des heures. L'Aiguille de la Vanoise fait toute petite, alors que du Lac des Vaches, elle fait immense. Le Grand Paradis est magnifique. On y resterait des heures, mais le vent est glacial. Je finis par quitter le sommet vers 10h. Je n'avais croisé personne jusque-là, mais 2 randonneurs arrivent depuis le Glacier de la Réchasse. 

Grand Paradis
Glaciers de la Vanoise
Dans la ligne de mire : le Mont-Blanc
Col de la Vanoise et l'Aiguille (toute petite), Pointe du Creux Noir, vers Pointe du Vallonnet et Grand Bec, Pointe des Volnets, Grande et Petite Glière

Pique-nique au vert
Je retourne tranquillement reprendre le matériel, pique-niquer (sans le fromage) au lac du Col de la Vanoise, lequel refroidit immédiatement mes quelques velléités de baignade. Tremper les pieds sera bien suffisant. Petite sieste au Soleil et retour au Col de la Vanoise, où la foule est impressionnante. Que de monde! les marmottes sont presque apprivoisées. Je descends par le lac des Vaches, pour boucler et profiter de plus de fraîcheur que par l'Arcelin. De ce point de vue, c'est gagné. Mais j'ai du doubler plus de monde dans la descente qu'il n'y en a un jour de soldes dans un lieu de perdition capitaliste. 

Retour par le lac des Vaches
Fleurs fluos

En deux jours, presque 2500m de dénivelé positif et négatif... Le dos et les genoux n'ont apprécié qu'à moitié. Ils vont plutôt bien mais je sens que ce n'est pas très sage de doubler par la Vallaisonnay... On verra ça la semaine prochaine.

On se revoit peut-être en 2016 maintenant?

Cartographie



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