Afficher On pense avec les pieds sur une carte plus grande

dimanche 31 août 2014

Un village riant le dimanche

Mal de mer




Courte promenade dominicale histoire de penser plus avec les pieds qu'avec la tête l'espace d'un moment. "Parait-il que Saint-Symphorien-sur-Coise est un village riant, surtout le dimanche." Soit. 
















Mais, en y arrivant, pas un chat. A peine me faisais-je cette réflexion qu'en voici un qui sort de sa tanière, pensif en voyant son chemin tracé (par qui? pourquoi?). 

Pas un chat

Le village semble déserté. Un hommage est rendu à Monsieur Nouveau Franc, natif du village. Une pièce de un franc prête à dévaler la pente depuis sa rampe. On oublie Antoine Pinay mais on se remémore le franc? 

Un Argent qui n'existe pas plus que les autres

Je descends un peu au hasard vers la Coise. Et, en effet, ça commence à rire. Du monde, en bas, des vaches, des humains. Tout le village est allé pique-niquer en bord de rivière? 

Vaches et humains sont en bas
Perchée

Dans la rivière, des gros poissons, et le monde à l'envers. 

La Coise
La Coise

Aux bords, des libellules des vertes des bleues. 

Rapides bestioles

Petit aller-retour et remontée à l'Eglise, ouverte mais déserte. 

Ah c'est sûr, c'est pas les Lumières Voltairiennes

samedi 16 août 2014

Pic du Mas de la Grave

Pic du Mas de la Grave
Je ne passe pas loin de la correctionnelle. Ce Pic du Mas de la Grave (3020m), je l'ai gravé dans le marbre depuis un moment, pour le gravir. Une fois? La "marmotte cycliste" bloque l'accès. Deux fois? Le Tour de France s'en mêle. Trois fois? A un jour près, je tombais dans une sorte de rando/cyclo organisée depuis le Chazelet apparemment autour du Plateau d'Emparis... c'eût été la foire d'empoigne. J'ai hésité, pourtant, entre samedi et dimanche, j'ai failli choisir dimanche, j'ai eu le nez creux pour une fois en venant ce samedi. 

La Buffe, Mongolie. Mon parking est au fond de la rivière

Première aventure, la piste qui mène à la Buffe. 7km, cahin-caha chaotique. Oh! ça passe, m'enfin... Surtout la nuit, on a du mal à voir les difficultés. Faut traverser un petit pont de bois, un torrent, deux torrents, j'abandonne avant le troisième, juste avant l'arrivée. Et dire qu'il y a quelques années, il fallait faire ça à pieds pour aller au Pic du Mas de la Grave! 30 minutes en voiture... Bon.

Meije et Râteau 

Je me gare, il fait très froid, mais le ciel est très beau. Etoiles filantes! Je m'installe à contresens sur le siège passager, avec un immense hublot qui fait "planétarium". Le ciel est une vraie guirlande de Noël, ça clignote de partout, entre les étoiles, les filantes, les avions, les satellites... 

Les mêmes au réveil

Ouvrir les yeux sur la Meije, c'est toujours étonnant. Je ne pense pas que les hameaux traversés (les Rivet) soient encore habités, mais ils sont dans un cadre fou. 

C'est tout blanc là-haut

Le Goléon lance des boules de feu
Surprise : c'est tout blanc au-dessus de 2500m. Givré. Bon. Je pars vers 7h, en prenant mon temps. Un gros cairn est visible du vallon, je l'atteins au moment où le Soleil nous atteint lui et moi. La suite du parcours, sur des pentes plus soutenues, est encore toute glacée. J'attends. J'hésite à aller voir le Plateau d'Emparis avant. Sans bouger, le vent donne trop froid, alors je décide de monter. Finalement, la petite couche blanche évite de glisser sur les schistes menant à l'antécime. La progression est facile. On atteint vite l'arête et une première vue sur les Aiguilles d'Arves

Montée givrée

Spectre de Brocken


Elles joueront avec la brume, apparaissant, disparaissant, et ainsi de suite dans une ambiance assez magique. Après l'antécime, un petit collet, et l'arête finale, plus aérienne, mais jamais exposée, et toujours facile. On peut rester sur le fil, en passant au-dessus de quelques blocs, et parfois passer sur un versant ou l'autre pour un cheminement plus facile. Dans le vallon en contrebas, des moutons paissent et bêlent. 

L'arête finale
Jeux de brume
Aiguilles d'Arves planquées
Aiguilles d'Arves dévoilées

Le sommet est tout petit. Il y avait une croix brinquebalante, je crois ; elle a disparu. La vue au nord est bouchée par les nuages. Heureusement, les Aiguilles d'Arves sortent régulièrement des nuages. La vue au sud est grandiose. Je passe un bon moment là-haut. Personne! Si ce n'est 3 rapaces, que je prends d'abord pour des aigles, et selon toute vraisemblance, c'en est, qui tournent depuis 8h ce matin et que je retrouverai encore souvent. 

Le sommet

Du sommet, vue sur les Ecrins
Des Aiguilles d'Arves aux Grandes Rousses

Retour dans la verdure
Vers 11h, les Aiguilles d'Arves semblent bien prises par les nuages. Je décide de redescendre pour aller manger dans la verdure. Je croise quelques randonneurs qui montent enfin. 

Aiguilles d'Arves (*3), Aiguilles de la Saussaz, Aiguille du Goléon

Grenouilles, un lièvre, des faucons crécerelles et des marmottes fuient à toutes enjambées sur mon passage, je dois avoir un air d'Attila. Je trouve un "petit" promontoire donnant sur la partie ouest du Plateau d'Emparis, j'y pique-nique avant une petite sieste au soleil. 

De l'antécime (où ça a fondu) jusqu'au Goléon (pas fondu et dans les nuages)


Et puis c'est la descente. Je suis, sur quelques mètres, le sentier me ramenant à l'itinéraire de montée, mais remarque la voiture là tout en bas, droit devant. A quoi ça sert, un sentier? à rien! Hop! je longe un ravin diablement creusé par un torrent, et descend dans les pentes herbeuses jusqu'au lit de la rivière que je descends jusqu'à mon parking improvisé. 

mercredi 13 août 2014

Objectifs 2014

Bon.

Le printemps est arrivé, la neige fond, ça donne envie de voir un peu plus loin et je commence à imaginer un peu les objectifs estivaux. On ne sait pas trop où donner de la tête ni des pieds. Va falloir choisir.


Trottent dans la tête

- Le TailleferFAIT le 19 juillet

- Le Grand Veymont. FAIT les 7 et 8 juin

- Lacs de la ForclazFAIT le 7 septembre

- L'Arcalod.

- L'Aiguille ou Haut Bouffet.

- Le Soliat en Suisse.

- Le tour des monts du Cantal.


Compléter la collection de 3000

Commencée en 2013. On va piocher dans cette petite liste, ou d'autres idées?

- Pointe de la Vallaisonnay. J'en ai déjà fait le tour. J'aime beaucoup le coin. L'occasion d'y retourner en ajoutant un sommet avec la Grande Casse devant. Lien

- Pointe de la Réchasse. FAIT (presque) le 7 août

- La Grande SassièreFAIT le 12 août

- Pointe SG du Chatelard.

- Le Thabor.

- Le Barrhorn.

- Pic du Mas de la GraveFAIT le 16 août

- Grand Pinier.

- Grand Glaiza.

- Bric Froid.

- Pointe de l'Aiglière.

- Bric Rubren.

- Vieux Chaillol.

- La Pointe de la Sana.

- Le Rateau d'Aussois...

- La Mortice


Découverte rando glaciaire

Et si on découvrait la rando glaciaire ? Ou en Vanoise...

mardi 12 août 2014

L'Aiguille de la Grande Sassière

3747m

Un bien haut 3000, ce jour. Départ entre nuit et brouillard, seule la Lune, lendemain ou presque je crois que "super Lune", éclaire parfois les massifs. Dans ces conditions, je ne vois pas le départ de la sente qui monte assez directement au replat vers 3150m par l'arête. 

Grande Motte et Grande Casse, sous la Lune

En fin d'infâme pierrier, le replat 3150m, le sommet derrière et 2 randonneurs matinaux qui descendent
Pas grave, je contourne le massif, hors sentier, et déboule dans la grande combe que je remonte par la droite. Voilà de quoi faire une belle boucle, et rendre visite aux nombreux chamois qui bondissent de bon matin. Seule péripétie : la remontée d'un pierrier pas très stable au-dessus d'un névé pour atteindre enfin le replat. J'avance pas trop mal puisque les 1000m de dénivelé sont atteints en un peu plus d'une heure de marche et une bonne pause au replat. Pause finale pour la batterie de l'appareil photo. Oups.

Dôme de la Sache et Mont Pourri en éveil

Quelques barres dans les schistes. Un névé tardif à contourner par la gauche. Et on file vers la pyramide finale, et une sacrée pente. 

Le jour se lève sur la Vanoise
De la Grande Motte au Grand Bec

Pas mal de monde croisé à la descente. Un peu de fatigue, aussi. Alors sans trop traîner, retour à la case départ. En repensant aux jeux de brumes du matin...

Souvenirs du matin

Un panorama, avant l'extinction :

De la Grande Sassière à la Grande Casse

jeudi 7 août 2014

La Pointe de la Réchasse (ou presque)

La Pointe de la Réchasse (3212m)
Je suis le randonneur le plus moral du monde. Ah non! non! inutile de protester, d'en référer à qui de droit - c'est moi de droit. C'est moi qui décide, j'ai fait le classement, et j'ai terminé premier. Alors aujourd'hui, je me suis retiré de la Pointe de la Réchasse avec le même sentiment de succès que l'armée la plus morale du monde se retirant de la bande de Gaza. Vous aurez compris, c'est un échec. Un lamentable échec.

Il y a tout de même une différence entre l'armée la plus morale du monde et le randonneur le plus moral du monde, c'est que ce dernier a presque réussi, quand la première n'y arrivera jamais.

Aster des Alpes

D'abord, je ne m'en sentais pas capable, de l'atteindre cet objectif ; non pas qu'il soit très difficile, mais plutôt en regard de ma condition physique et morale. Mais enfin j'y vais, en décidant de la viser en deux jours, et au départ de Pralognan.

Départ des Fontanettes vers 14h30... des Fontanettes aval, car il y un monde fou, des voitures partout sur les bas-côtés le long de la route, il faut se garer bien bas. Les premières centaines de mètres sont très difficiles. Ventre barré, souffle court, chaleur, colonies de vacances qui chantent gueulent je-ne-sais-quoi. Je me sens de moins en moins capable d'aller au bout, mais je continue. 
Gentianes blanches!

Lys Martagon

Dans la forêt, les arbres sont plus serrés, les randonneurs plus clairsemés. Je ne pense plus à rien.. sauf, d'un seul coup... à ce que j'ai oublié dans la voiture : le fromage, le topo (c'est ballot, pour un cheminement hors sentier), et le piolet (et si le sommet est protégé par des névés?). Aïe. Impossible de faire demi-tour, je ne serais pas reparti. Alors tant pis, j'irai où je pourrai, et on verra bien. 

La Grande Casse

Je rejoins en montant aussi lentement que possible les pistes de ski et le téléphérique qui mène au Refuge des Barmettes, bondé. Le chemin vers le Lac des Vaches, que j'avais parcouru à l'époque seul dans la fraîcheur matinale, est une véritable queue-leu-leu, dans l'autre sens encore heureux. Infernal. Sous le dernier verrou, je double les seuls qui montent encore, deux adolescentes qui ont l'air de souffrir et leur grand-père. Quand elles arrivent enfin au Lac et posent le premier pied sur le gué, juste récompense de leurs efforts, le grand-père les appelle aussitôt : "allez vite! on rentre!" Elles le regardent, incrédules, et font malgré tout l'aller-retour sur le Lac. Non mais. Si le but c'est de marcher dans la chaleur, il pouvait leur faire faire 100 fois le tour de Pralognan en bas. Bref.

Lac des Vaches et flou reflet de la Grande Casse

Trop de monde pour que je m'attarde, je passe le Lac, et gravis le verrou qui nous amène au Col de la Vanoise. Là, très peu de monde. Ouf. Je parcours le vallon hors sentier, en contrebas de la Grande Casse, pour être sûr de ne rencontrer personne. Ça marche. Mais, je rencontre une marmotte, qui se faufile sur un rocher, et entend y faire une sieste. Elle regarde, comme moi, la Pointe de la Réchasse. Un seul de nous deux y parviendra! - (elle a du y arriver). 

Même Objectif!

Il n'est pas trop tard, je reprends quelques forces, et j'hésite. Bivouaquer ici, entre les lacs, ou entreprendre de contourner par le nord la Réchasse et dormir au plus près de l'ascension. Ça voudrait dire passer en versant est et donc être au froid toute la soirée, alors qu'ici, j'ai jusqu'à 20h au moins avec quelques rayons de soleil. Et puis, je connais un peu mes classiques et suis persuadé que bouquetins et/ou chamois viendront me rendre visite dans ce vallon, le soir venu, le matin venu. Je reste là.

Bivouac

Bingo! A peine la tente posée, une harde de chamois se pointe, court dans tous les sens, va boire, manger, pose. Génial! Dans le pierrier de la Grande Casse, des bruits de pierres qui tombent : certainement des bouquetins, mais je n'en déniche qu'un. Bon. Le froid tombe avant la nuit, direction le duvet. 

Toi tu vas te prendre un mur!
La Pointe de Pierre Brune en lumière du soir

Au réveil, je me dis qu'il fait un peu froid, quand même. Et en effet, la tente est gelée. Bon. Le duvet assure. Je sors la tête, un chamois me surveille depuis la ligne de crête ouest, un bouquetin me surveille depuis la ligne de crête est. Si j'étais parano, je penserais qu'ils ont préparé une embuscade dans la nuit. Mais tout se passe bien. Je laisse la tente et le duvet cachés derrière un rocher, et je marche d'un pas plus léger vers mon 3000 du jour.

Promeneur Solitaire
La Pointe de Pierre Brune en lumière matinale

Etagne et éterlous
Des bouquetins, partout. De grands mâles, une étagne et ses éterlous. Voilà qui égaye la traversée, qui a le mérite, en se retournant, d'offrir de belles vues sur la Grande Motte. Après 150m de descente, j'arrive là où le chemin s'arrête sur la carte. Une vague trace bleue de ski de rando... Je ne me souviens plus du topo, sauf que c'est un peu le bordel pour trouver son chemin. Pas de cairns en vue. J'y vais un peu hasard Balthazar, de toute façon c'est le mieux. La trace bleue remonte un vallon, je préfère prendre la ligne de crête au sud et contourner des barres rocheuses. 

La Grande Motte

Je déchante vite : pas de forces dès que la pente se redresse. Je n'y arriverai pas, il y a encore plus du 800m à grimper. Je me pose. Je décide d'abandonner. Soulagé, quasiment, je décide d'aller voir le ruisseau qui dévale le vallon sus-cité, avant de faire demi-tour. Et là, sans m'en rendre compte, j'avance mieux. Alors je continue. Je rate au passage la photo rêvée : un chamois et un bouquetin sur la même photo. J'escalade un petit rocher et surprends autant que suis surpris par 2 bouquetins et un chamois qui se trouvaient là, se télescopent quasiment, et s'enfuient. Pas le temps de réagir. Amusant de comparer les stratégies de fuite. Le chamois a pris le vallon, l'a remonté jambes à son cou,  et on ne l'a jamais revu, il court encore à l'heure qu'il est, d'après la légende. Les bouquetins, eux, ont rejoint les obstacles rocheux les plus proches, ont grimpé dessus, et m'ont regardé en me narguant. 

Grande Casse, Grande Motte, Grand Paradis
Zoom sur le Grand Paradis depuis mon Enfer rocheux

Je poursuis. Je cherche plus que ne trouve mon itinéraire. C'est-à-dire, j'avance, d'accord, je monte, c'est entendu, mais sans savoir si le chemin pris ne débouchera pas sur quelque obstacle insurmontable. C'est d'ailleurs ce qui finit par arriver alors que j'entrevois le sommet. Un immense névé raide, protégé à gauche et à droite par d'épouvantables éboulis que je n'arrive pas à remonter. Si proche! Si loin. De toute façon, j'avais décidé de renoncer, tout ceci est du bonus, et un prétexte pour revenir. 

Pointe de Pierre Brune

Repère de nivellement

Je redescends tranquillement, puis remonte les 150m jusqu'au bivouac, où je récupère mes affaires, pique-nique, et fais une petite sieste au soleil. Et enfin, c'est la descente, par le Lac des Assiettes pour éviter la foule du Lac des Vaches.

Lac des Assiettes, assiette vide

Le plus important n'était pas le sommet, c'était d'y aller. C'est fait.