Afficher On pense avec les pieds sur une carte plus grande

samedi 31 mai 2014

Le Mont Granier

Le Granier et sa falaise, hier soir
Le Granier! Pas n'importe qui! le Granier. C'est pas un manant parmi les sommets alpins. Il est même assez mythique. Déjà, sa falaise calcaire de 900m en impose... Et puis, quand Granier fâché, Granier faire toujours ainsi : éboulement! Mais attention, pas un petit éboulis, histoire de... Non! Un grand un vrai. 1248! Le 25 novembre, comme par hasard... L’Éboulement. Jusqu'à 5000 victimes? 500 000 000m3 qui se détachent, s'écroulant et déboulant sur 23km2. Bon. Ça a du faire son petit effet. 

Et puis, on a beau faire le tour de ce mont, on se demande bien comment y accéder... Ça parait impossible, ces parois... Et pourtant, divers Pas permettent d'y monter :
  • le Pas des Barres
  • la Balme à Colon
  • le Pas de la Porte
  • le Pas de Bellecombe
  • Edit : je découvre qu'il y a aussi le Pas de Tencovaz

En montant au Pas de la Porte
L'avantage du Pas de la Porte, c'est de pouvoir profiter de la vue notamment sur les Bauges et le Mont Blanc en montant. J'avais hésité un peu avec le Mont de la Coche dans les Bauges, justement, pour aujourd'hui. Mais, pas la moindre vue, bouchée par les nuages. Il y a des nuages partout, sauf au-dessus du Granier. Incroyable. Plus tard, Belledonne et le Mont Blanc apparaîtront...

Je choisis donc le Pas de la Porte. Voyant les conditions météo, je me dis qu'il serait bienvenu de monter aussi rapidement que possible, profiter du Soleil au Granier avant qu'il ne soit lui aussi submergé. Alors la montée se fait tambour battant, une fois parti à 7h10. En plus, c'est de la montée en forêt, ce n'est quand même pas ce qui me passionne le plus, faut envoyer. 

Mer de nuages, et Belledonne

Passage le plus exposé
Après avoir transpiré à grosses gouttes, me voici au Pas de la Porte. Les quelques centaines de mètres qui ont précédé, en contour des parois, sont superbes, et jamais vertigineux (allez, sauf sur 3-4m, pour les plus impressionnables dont je ne suis pas loin de faire partie). En revanche, en terrain humide, ce serait une autre aventure, à ne surtout pas tenter d'après moi. 

Falaises vues du plateau

Gouffre
Après le Pas de la Porte, c'est le magnifique plateau calcaire du Granier : pins, lapiaz, prairies, gouffres, etc. il n'est plus question d'aller vite, mais de profiter des lieux. Je suis arrivé avant les nuages, je peux  y aller tranquillement. 
Rails

Croix du Granier

Spectre de Brocken
A 9h, je touche la Croix du Granier. Tiens... spectre de Brocken... ça devient une habitude. Direction le sommet du Granier, maintenant? Non! un chamois, non loin de la Croix. Il me remarque, et semble ne pas avoir peur. Je le suis, il fait mine de s'en aller, s'interrompt, se retourne, me dévisage, et se couche. Je m'installe pour me restaurer un peu, il reste là tranquillement. Jamais partagé un moment comme ça avec un chamois, d'habitude plus farouches!... 
Couché!

Mon ami chamois


Falaises du Granier

Je reprends ma route, et voici le sommet. Les nuages commencent à déborder le plateau. Quand le soleil se cache, il fait tout de suite froid, et je ne m'attarde pas. Direction le Sud, le long de la crête ouest. Je laisse à droite le sentier descendant par la Balme à Colon et trouve le point de départ de la sente pour le Pas de Bellecombe. Balisé uniquement par les chasseurs, je crois. On passe devant une petite fontaine, largement recouverte d'un névé bien dangereux, en forme de pont de neige au dessus d'un trou de plus d'1m. Je le contourne. 

Traversée Sud-Sud-Est avant de reprendre Nord, pour le Pas de Bellecombe - encore des névés

Avant la descente
La descente d'abord facile, est très agréable, dans une forêt claire et sauvage. Puis, c'est le Pas de Bellecombe. On plonge! Ce n'est, là encore, jamais vertigineux, très rarement exposé, mais ce n'est pas facile à descendre pour autant. Parfois de la désescalade facile, parfois des arbres qui obstruent le passage, et souvent un sol glissant (feuilles). Ne pas s'y aventurer s'il vient de pleuvoir... En conditions sèches, il faut juste rester concentré pour éviter de se blesser. 

Descente forestière

Je croise, à ma grande surprise, et à la leur plus encore, un couple qui monte. Ils ont l'air de connaitre le coin, et cet itinéraire ne doit pas être très fréquenté, à la différence des autres... 

Sous les parois

Fin de balade assez pénible en retrouvant la piste forestière menant à la cabane forestière. Je prends le pique-nique et vais manger au milieu des sabots de Vénus

Sabot de Vénus

Col du Crucifix

Voie sarde débonnaire
Avant d'aller au Granier demain, j'ai la place pour une petite balade ce vendredi après-midi. Sur la route, il y a le massif de l’Épine, et les Cols du Crucifix et Saint-Michel. On se gare aux Allemands (570m), ça ne s'invente pas, il y a le choix pour monter. Je n'ai pas tout compris des voies sardes et romaines qui montent là-dedans. C'est dommage. 

Ancolie

Je prends, je crois, la voie sarde, qui monte débonnairement jusqu'à un poteau directionnel indiquant le Rocher du Corbeau, où on peut profiter de la vue vers le lac d'Aiguebelette. Nous sommes prévenus : il faut surveiller les enfants. M'enfin, y a pas d'enfants dans les parages, alors c'est tout bon. 

Vue depuis le Rocher du Corbeau

Liane pour remonter la falaise
Du rocher, j'ai finalement assez peu envie de retourner sur les lacets de la voie. Je décide de poursuivre la crête du rocher, qui débouche en pleine forêt, plus amusante à remonter que le chemin. De gros rochers, des falaises, des petites grottes, un parcours varié mais parfais alambiqué pour sortir, finalement, avec un peu de chance parce que c'était au hasard Balthazar, à deux lacets du Col du Crucifix (915m). Ce col est orné d'un crucifix. Je le précise. 

Montée en pleine forêt
Rochers et grottes

Col du Crucifix
Un peu de monde, là-haut. Bon. Petit parcours de crête, pour rejoindre le Col Saint-Michel (903m). A un ou deux moments, la vue est dégagée sur le lac. Le Col Saint-Michel est lui aussi orné d'un crucifix. 

Grottes François Ier
Descente! J'allais presque oublier d'aller voir la grotte François Ier. Ce n'est pas qu'il l'ait creusée de ses mains, mais il s'est abrité dessous. Comme quoi, il n'est pas difficile d'avoir une grotte à son nom. Il s'est abrité dessous parce que, pris sous un orage en revenant, je crois, de Chambéry, il n'a rien trouvé d'autre pour s'abriter. On se demande déjà pourquoi il est passé par là, alors qu'il eut suffit d'emprunter le tunnel de l’Épine, ce qui évite à la fois la pluie, et le parcours montagneux. 

Puis, au lieu de redescendre par les fameuses voies que je n'aurais finalement pas vues, j'opte pour une petite descente très agréable, dré dans l'pentu mais en jolis lacets, sur un tapis de feuilles mortes qui amorti comme il se doit les appuis. Pfuit!... Tout juste le temps de m'arrêter en apercevant une fine sente menant à un point de vue sur le lac. 

Du point de vue, dans la descente

Eh bien voilà! depuis le temps qu'il fallait la faire, celle-là!

mercredi 28 mai 2014

Le Vercors dans la brume 2/2 - Le Pas de la Selle

Il va faire beau aujourd'hui! C'est sûr... Je me lève et, en effet, le ciel est bien plus clair que la veille. Départ vers 7h de La Batie et du parking du "Parcours Aventure". Le Mont Aiguille n'est que partiellement visible. Mais ça va se lever. 

Mont Aiguille au départ - on y croit
Je sens que je manque un peu d'énergie, ce qui ne m'étonne pas beaucoup. Je me remets en mémoire l'objectif : le Grand Veymont, pour trouver la motivation. J'envisage d'y monter par le pas de la Selle, que je connais et qui, même éventuellement encore encombré de quelques névés, ne posera pas de difficultés. Je redescendrai éventuellement par le pas des Bachassons, mais je préfère éviter le Pas de la Ville

Bientôt au Mont Aiguille
Orchis sureau
J'ai déjà emprunté cette piste qui se dirige vers le Col de l'Aupet l'an dernier lors de mon Tour du Mont Aiguille. Cette fois, la piste passe mieux, peut-être parce que c'est le départ. Puis, on longe le ruisseau de l'Aupet et le chemin devient très boueux... souvenirs souvenirs... Enfin, je grimpe. L'an dernier, à la découverte d'une combe déboisée, j'avais quitté le sentier pour la remonter. J'avais pensé avoir fait une erreur, tant j'avais eu du mal à la remonter - il faut dire qu'elle était encore légèrement enneigée-verglacée. Cette fois-ci, je reste donc sur le sentier qui se lance dans une longue, très longue traversée. Puis, un lacet, une vue sur la vallée, et une traversée opposée nous emmène, enfin! au pied du Mont Aiguille. 

Inaccessible presque invisible
Chamois
Ah! au fait... le temps ne se lève pas du tout, bien au contraire. L'Inaccessible est quasiment invisible. Un chamois dans le pierrier, tiens. Puis, courte descente vers le Col de l'Aupet. Il fait froid! On n'y voit rien! 



Qui gratte ainsi les arbres?
Je ne me décourage pas pour autant. C'est presque machinal en fait... je marche. Point. Là, on quitte le Tour du Mont Aiguille, pour prendre la direction du Pas de la Selle, emprunté également l'an dernier, mais pour faire les Rochers du Parquet. La route est tranquille, mais j'entre de plein pieds dans la purée. Il fait de plus en plus froid, on n'y voit de moins en moins. Je gagne le Pas de la Selle vers 8h45. 

Analyse de la situation. Je n'y vois pas à 10m. Il n'y a plus vraiment de sentier, sans doute des cairns, m'enfin il faudrait être dessus pour les voir. Le coin est très paumatoire dans ces conditions. Même au milieu du Pas de la Selle, je ne suis pas sûr d'y être : on ne peut rien reconnaître par ce temps. Je pourrais attendre que ça se lève. Il fait bien trop froid. Bon. 

Biche
Je redescends. Au lieu de retourner au Col de l'Aupet, je vais prendre une sente pour faire une boucle, au moins. Je m'arrête peu après l'intersection, retrouvant quelques rayons de Soleil, bien timides. Un grand rocher se prête pour la pause. 

passer entre? oui, ça passe
Au bout de quelques minutes, je me rends compte qu'une biche m'observe. Elle finit par s'en aller quand des cornes s'entrechoquent et résonnent. Des bouquetins, plus haut! Mais où? Je décide d'aller les voir, traversant pour cela un chaos rocheux parsemé de magnifiques lapiaz parcouru par un superbe renard très furtif, un pierrier bien stabilisé sur le bas, et une pente herbeuse heureusement parsemée de pins qui aident à la remonter. 

Débusqué!

Et je finis par les débusquer. C'est le mot. Ils sortent de leur buisson. Ils ont l'air très sympathique. Je passe un moment avec eux, avant de redescendre, vérifier si le renard n'a pas mangé mon pique-nique. 

Un peu gênant évidemment pour passer sous les arbres
Un problème?

Un groupe passe, en direction du Col de l'Aupet. "Ah, on ne nous y reprendra plus!". Mais ils en sortiront tous vivants, de cette rando. 

Pique-nique. Descente en contournant ce gros rocher boisé
Ce qu'il fallait traverser pour aller voir les bouquetins, au pied de la paroi
Étonnant - nuages tendus de la crête au ciel

Géométrie étonnante
Après un petit repas, la descente tranquille. Dans une combe, de nouveaux bruits de cornes... d'autres bouquetins vaquent à leurs occupations, au pied d'une mignonne cascade que je vais voir de plus près. Puis, retour plus agréable, sans boue, par ce chemin, jusqu'aux prairies du départ, peuplées de papillons et abeilles

Gentianes
Jolie cascade
L'Abeille
Le Papillon

Le Veymont, ce sera une féerie pour une autre fois.

Le Vercors dans la brume 1/2 - Sous Séguret

Ambiance pluvieuse
Quelques jours de vacances difficiles à programmer, à cause de la météo. Une petite fenêtre de beau temps s'annonce pour demain 28 mai, alors je prévois le Veymont. Arrivant un peu tôt, j'ai quelques heures pour me promener ce 27 mai. Mais, le temps n'est pas fameux... 

Tant pis! Chaussures souples et quelques pas, au-dessus de Gresse-en-Vercors, et plus exactement Les Petits Deux. Un sentier part vers le Pas de Berrièves, qui permet d’accéder au Rocher du Séguret. Ça me servira de reconnaissance pour y aller un jour. Pour le moment, il ne pleut pas.
Narcissus pseudonarcissus

C'est très fleuri. Ça égaye un peu, pour compenser la météo. De jolies pensées, des narcisses, blanches (celles des poètes) ou jaunes (jonquilles) par centaines, des gentianes, des orchidées... je cherche des sabots de Vénus!...

Le chemin en forêt est plutôt agréable, avant de faire des lacets le long du ravin de Farnaud, qui laisse apparaître les strates du relief. 

On sort finalement de la forêt pour une prairie bien pentue où on retrouve des narcisses. Tout en haut, des cornes dépassent... 4 bouquetins m'accepteront un bon moment, compagnons d'infortune sous la pluie qui fait son apparition. 

des cornes
L'air un peu ballot


Ravin de Farnaud
Je poursuis quand même jusqu'au lieu-dit "Sous Séguret", où on a une belle vue sur le ravin de Farnaud. Au loin, un chamois. Dans le haut du ravin, des marmottes qui crient dans une acoustique d’amphithéâtre phénoménale, et une étagne

chamois sur l'autre versant
petite marmotte
Je ne m'attarde pas, il fait froid, et quelques gouttes tombent encore. Je retourne voir les autres bouquetins au passage. Et redescend, en suivant une petite sente sur la ligne de crête bordant le ravin. Ce qui me permet de tomber sur une station de sabots de Vénus, mais ils sont trop fraîchement sortis de terre.
















Un seul pied est en bouton, mais tout vert encore. 

Pieds de Sabots



Cascade - Rau de la Daraze
Je rejoins une piste qui va jusqu'à une petite cascade sur le ruisseau de la Daraze. Un panneau informe qu'il s'agit d'une station de captage et que la zone est interdite. 

Strates




Dragon



Je finis ma petite boucle en longeant des champs de narcisses impressionnants. 
Champs de narcisses
Ça va se dégager, on y croit