Afficher On pense avec les pieds sur une carte plus grande

dimanche 27 avril 2014

Genève et le Salève

Genève
Bordeaux-Genève à vélo? Ça se fait, apparemment... de la petite "balade"... Ça donne des idées, un peu. Pour plus tard, peut-être. 

froid au bec

un autre marcheur
En attendant, je me contente d'une petite fin de semaine franco-suisse. En route vers la ville de Jean-Jacques... Enfin, de Jean-Jacques... Je passe par les rues basses, celles des manants pour lesquels se vautrait Rousseau, d'après la haute société genevoise. Je passe par "Les Délices". Une partie de St Jean, je crois, renommée par Voltaire, qui n'aurait pas pu supporter habiter un lieu nommé "St Jean". Les honnêtes gens de Genève suivirent Voltaire dans sa haine de Jean-Jacques ; mais, aujourd'hui, on peut voir ici ou là des hommages au philosophe marcheur.



faut m'expliquer
Petite balade au bord du lac avant une fondue suisse, étonnante. Faut être un peu banquier, pour vivre à Genève, quand même.


Et le lendemain, le Salève semble juste sous les nuages. Allez, on y va. Mais arrivés là-haut, c'est raté. Le brouillard se lève, le Salève est dedans. On ne voit rien, pas même la table d'orientation. Un peu de neige est tombé dans la nuit, très peu.

au Salève
débordé par la brume
un bout de lac, quelques millsecondes durant!
première printanière de l'année

lundi 21 avril 2014

Puy de la Vache

Une petite promenade du dimanche avec pascal (?). 


Déjà mis les pieds par là-bas, il y a presque 2 ans, et sans doute plus de 20 ans, aussi : depuis, l'érosion a fait son oeuvre, quand même!

Illustration :

un rocher en 1988
le même en 2014

dimanche 13 avril 2014

La Grande Sure - explorations autour du Plateau

Quelle journée! Bon...

Accès
St Laurent du Pont
Départ de la Chartreuse en Curière (853m). Depuis St-Laurent du Pont, prendre la D520b en direction de St-Pierre-de-Chartreuse, et, 750m après la sortie du village, prendre la petite route forestière qui monte sur la droite, mène à la Chartreuse qu'on dépasse pour se garer quelques dizaines de mètres plus loin, avant la barrière. 

Itinéraire 
J'ai reporté ma visite à la Grande Sure il y a quelques jours pour un accès fermé au Col de Charmette. Le départ depuis St-Joseph de Rivière ne m'emballait pas plus que ça avec ses 1200m de dénivelé forestiers. Et je ne goûte que très peu la prise de risque supposée (et vérifiée par un accident mortel en début d'année) du Pas de la Miséricorde. Mais le départ depuis la Chartreuse de Curière présente l'intérêt d'économiser 300m de dénivelé forestier par rapport à St-Joseph. 

Vers le Goulet d'Hurtières

L'itinéraire présenté est en aller-retour par le Cul de Lampe, mais on gagnerait à mon avis à revenir par le Col de la Charmille et le sentier des Agneaux pour dessiner une jolie boucle. 

L'entonnoir de la Velouse

Du parking, prendre la large piste qui monte, serpentant un peu, jusqu'au Belvédère de Nonne (1198m). Là, la piste marque un virage presque en épingle et vire au sud-ouest. Le dénivelé devient alors quasiment indolore jusqu'à la Terrasse (1385m). Alors que la piste marque une nette descente, ne pas rater le petit balisage indiquant un sentier qui monte à flanc, sur la gauche. On arrive assez rapidement en sortie de forêt, dans une zone d'éboulis qu'une petite sente traverse tout à gauche : on arrive au Cul de lampe (quel nom). C'est parfois un peu étroit mais la courte vire n'impressionnera que les plus facilement impressionnables. On rejoint alors une forêt noire, le temps d'entrer sur le plateau. Là, monter à vue vers le Col de la Sure (1675m). Et prendre à droite le sentier qui monte, sans difficulté, vers la Grande Sure (1920m). Retour par le même itinéraire.

Le Soleil donne sur la Grande Sure

Soldanelles
Difficulté 
- environ 17km et 1000m de dénivelé
- pas de difficulté particulière

Jonquille responsable de l'escalade plein-O de la Grande Sure

Explorations, détours, et divagations
Parti à 5h20, la montée en forêt ne fut perturbée que par les multiples bonds et rebonds des cervidés alertés par mon passage. Et, par la carcasse d'un chamois éventré qui aura fait le bonheur de quelques renards, j'imagine... à moins que ce ne soit l'oeuvre d'un lynx, puisque je vois des lynx partout. 

Au-dessus des rochers d'Hurtières

Ouf!
J'arrive vers 7h au Col de la Sure, où je vérifie que les nuages avaient anéanti mes espoirs de lever de soleil au sommet. Il fait très froid avec un vent glacial. Bon... j'ai tout mon temps, du coup... Je décide de laisser le sommet pour le moment, et de faire un petit tour du plateau. Direction de le Goulet d'Hurtières (1702m), qui permet de redescendre vers le Col des Charmettes... Y a un zozo qui roucoule, impossible de le dénicher cependant. Puis, je descends dans l'Entonnoir : la Velouse (1508m). Il reste plus de neige que je ne l'aurais cru... il faut dire que c'est plateau encaissé. 

Spectre de Brocken

Eh bien il n'y a plus qu'à remonter au Col de la Sure pour faire la Grande Sure... Je sais que beaucoup la descendent par l'arête sud, j'hésite un peu à chercher un chemin pour monter par là... Mais non. Plus loin, des soldanelles (chouette), et une jonquille. A cause d'elle, je décide de monter directement au sommet. Je suis a priori quasiment plein est par rapport à lui. Ça m'a l'air tout à fait jouable. Ce ne sera pas une sinécure,  loin s'en faut, mais enfin, ça passe, la plupart du temps en s'aidant des mains. Pas mécontent quand même d'apercevoir la Croix. Un peu testé mes limites, là. 

Crocus et sommet

Irisations
Il est 9h20 quand je touche la Croix. Beaucoup de nuages, encore, mais aussi un peu de ciel bleu. J'ai le Soleil dans le dos, et la brume en contrebas : un spectre de Brocken! et hop! Magnifique. En revanche, il fait toujours aussi froid dès qu'on s'arrête et par ce vent. Des rochers vont m'abriter, et une petite sieste au soleil... Un petit pique-nique, puis, je réfléchis à l'itinéraire du retour. Je voulais faire la boucle en passant le Col de la Petite Vache et le Pas de la Biche pour rejoindre le point de départ par le Sentier des Agneaux

Vue sur le retour : Col de la Grande Vache, parcours de Crête, Col de la Petite Vache

Oh non!
Un petit coup d’œil me donne à voir, plutôt que le sentier normal, un parcours de crête sur le Mollard de la Grande Vache  (quel nom), entre les cols de la grande et de la petite vache. Il a l'air bien sympathique. 

C'est parti (11h30). La descente de la Grande Sure par le sentier est extrêmement facile comparé à mon itinéraire de montée... Col de la Sure... Col de la Grande Vache... la crête! fleurie... Au fait, des randonneurs sont arrivés par le Col de la Grande Vache (et donc, par le Col de la Charmette ??)... Quelques névés trahissent la présence de mouflons, et leurs empreintes larges. 

Vu d'ici, je la tenterais pas, la montée entre les deux couloirs de neige... Et pourtant!

Depuis la crête, je vise le Pas de la Biche, avant de descendre dans la forêt encore enneigée (très enneigée!). Je vise bien parce que je tombe à 50m en y allant Au Hasard Balthazar. Une biche a pris soin de baliser les 50m restants pour que je sache dans quelle direction aller, une fois au bord de la falaise : merci. 

Au sommet, enrobé de nuages au nord

Hélas! le Pas de la Biche est bien trop raide et enneigé. Je renonce. Et contourne la Petite Vache (1735m) pour atteindre son col (1643m). Mine de rien, il est presque 13h. Je commence à fatiguer, physiquement, et moralement, dans toutes ces recherches d'itinéraires, aussi. Et puis, en forêt, je redoutais particulièrement les ponts de neige, précisément redoutables. 

Au sommet

Enfin, allez, il n'y a plus qu'à gagner le Col des Charmilles, et à redescendre. En chemin, la pente se découvre par moments, et à d'autres est recouverte de plaques de neige qui ne demandent qu'à la dévaler, la pente. Je les contourne au maximum. Une marmotte me repère, m'annonce. Et puis... remontant un petit thalweg : un mouflon! Ah! Depuis le temps qu'ils m'échappaient, ceux-là! Il est magnifique. Mais il va disparaitre aussi vite. Pas le temps de l'immortaliser, tel Alain Finkielkraut (désolé pour la comparaison). J'attends, je cherche, je cherche... plus rien! Rencontre fugace, mais ça fait plaisir, quand même!

Au sommet : vers le sud, il fait plus beau, on devine le Vercors

Une avalanche récente me sépare du Col des Charmilles. J'en ai un peu ma claque des obstacles, j'ai eu mon compte aujourd'hui, je me laisse donc redescendre vers le Cul de Lampe (moult traces de mouflons dans les névés), et rentre tambour battant vers la Chartreuse de Curière. 

Vers Chamechaude

21 km environ et quasiment 1600m+ pour aujourd'hui, quand même.


jeudi 10 avril 2014

Retour au Moucherotte

Un peu bougon, ce matin. 

La Meije

L'objectif du jour était la Grande Sure. Hélas! la route menant au Col des Charmettes, point de départ choisi, était barrée. D'autres possibilités existaient : à partir du col de la Placette ; ou à partir de St Joseph de Rivière. L'itinéraire depuis le Col de la Placette fait passer par le "Pas de la Miséricorde", apparemment dangereux, et qui a provoqué la chute mortelle d'un randonneur en début d'année : pas envie de passer par là. J'opte donc pour St Joseph de Rivière, mais me rends compte de bon matin qu'il y a 1200m de dénivelé en forêt! Ça ne me passionne que modérément... 

montée matinale en forêt vers le plateau des Ramées

Plan de secours : une petite virée au Moucherotte, et la Grande Sure sera pour une prochaine fois. Le Moucherotte déjà parcouru en 2013. Du coup, départ vers 8h du stade de neige de Lans, désert évidemment. Et montée tranquille jusqu'au Plateau des Ramées. Une impression de déjà vu, logique mais étrange : là je me retourne et voit la même montgolfière que l'an dernier ; ici je tourne la tête et découvre le même chamois que l'an dernier. Éternel Retour. 

2014
2013






























2013

2014



































Il reste un peu de neige, printanière, dense et dure. Aux Ramées, je gagne la crête et le parcours là jusqu'au Moucherotte est un enchantement. La vue est superbe par ce beau temps. Un petit rocher surplombant le vide sur la vallée semble avoir été installé là pour pique-niquer. 

Vue pour le repas

Puis, la descente, tout aussi tranquille, en croisant pas mal de monde qui monte, finalement... Les crocus s'ouvrent, les biches bondissent... Le Vercors s'habille de printemps.

Crocus

Toutes les photos : 


dimanche 6 avril 2014

Le Reculet (Jura) - fallait avoir l’œil

C'est marrant comme sont les choses. Je me sentais très fatigué vendredi, et finalement samedi après-midi, l'énergie était revenue. Du coup, je décide d'aller me balader. Pas dans les Alpes où je laisse la neige couler et/ou fondre. Mais dans le Jura. L'an dernier, j'avais fait le Grand Crêt d'Eau. Plus au nord cette fois-ci : le Reculet (1718m)

Plusieurs itinéraires d'accès sont possibles. J'opte pour un départ depuis Chézery-Forens, ou plus exactement l'un de ses hameaux (environ 700m) : le Rosset  ou l'Eppery?... Arrivant sur les lieux samedi soir, je jette un œil à la carte, et décide de prévoir une boucle, en montant par le Rosset et en redescendant par l'Eppery. Je cherche sur la petite route entre les deux un endroit pour me garer. Et là...

A l'affût


A l'orée de la nuit et à la tombée de la forêt, je vois une forme rousse. Je pense immédiatement à un lynx, et je sais qu'il y en a dans le Jura, mais ça paraît impossible! Jumelles : oui! c'en est un. Incroyable. Depuis les numéros de Wapiti que je lisais il y a fort longtemps, j'espérais en voir un jour. Mais des loups, j'y crois presque, mais un lynx... C'est rarissime, exceptionnel! Du mal à le croire. Le bougre est là, tranquille, allongé dans l'herbe, et il attend. Il attend qu'une biche ou autre repas sorte de la forêt : malin.

Il me tolère sans aucune difficulté

Pour le moment, il n'y a que moi qui me rapproche. A chaque pas, il se retourne, me fixe des yeux de lynx, et reprend sa traque immobile. Il s'habitue peu à peu à ma présence et j'arriverai à m'approcher à 10 mètres! Entre-temps, il entend un bruit à droite, va voir... rien! Il s'immobilise de nouveau. C'est moi qui entends le premier un chevreuil courir à la lisière de la forêt. Trop tard pour le lynx qui rate son dîner. Patient, il se re-pose. Il finira, la nuit tombée, par aller voir ailleurs. Quel moment magique!



C'est pas le tout, faut aller dormir et se préparer à la rando de demain.

Départ vers 6h30, à la frontale, pour 1 grosse heure de montée en lacets très raides dans la forêt. Presque 800m de dénivelé avalé en guise de petit-déjeuner, merci bien. Le plus dur est fait, mais le plus long reste à faire... Il s'agit de suivre la longue très longue crête jusqu'au Reculet. Un panneau annonce 2h30. Finalement, je mettrai 1h30, longues pauses comprises. 

Empreinte du lynx? je croyais qu'il rentrait ses griffes...
Le Gralet (1461m), on est à 1400m, le plus dur est fait

Pauses pharmacie (chaussures neuves obligent, ampoules pourtant insuffisante à y voir clair dans cette purée de pois). Et puis, pauses chamois. Qu'ils sont craintifs les chamois jurassiens!... Ils se sentaient même menacés alors que j'aurais eu une falaise de 30m à sauter pour les atteindre. Sont-ils chassés? tout le laisse croire. 

Joli ciel... plus pour longtemps
Maître Corbeau
Incroyables acrobates

c'est là ?
La progression est facilitée par la ligne de crête à longer à l'ouest, mais rendue délicate par les névés restants et surtout le brouillard épais : on est en plein dans le nuage. Impossible d'y voir à plus de 10m. De temps en temps, une petite visibilité : vite! un repère pour savoir où j'en suis. Je commençais à désespérer quand le brouillard se lève sur une pente remontante en haut de laquelle je crois deviner une croix métallique... Oui! c'est ça. Arrivé! 


Sommet du Reculet (1718m)

Le retour sera plus clair quand même et l'occasion de mieux observer les falaises, et certaines failles qui interrogent. Combien de temps cela va-t-il mettre pour s'effondrer? Quelques secondes! Mais, quelques milliers d'années, aussi. Le temps n'a aucun sens. 
failles

Il n'est pas encore 10h mais c'est l'heure du repas de midi. Le vent est glacial, mais le sommet protège un peu de ce dernier. De quoi avaler un bon repas, et repartir vers 11h pour une descente de 2h, la première heure sur la crête, la deuxième en forêt et hors sentier, à la boussole pour retomber sur la voiture.

Pas que des crocus, mais plus petites et plus naines, les jonquilles en altitude
On vise à droite du petit hameau en bas à droite


Petit week-end jurassien bien sympathique...