Afficher On pense avec les pieds sur une carte plus grande

samedi 23 mars 2013

Primo vere

Primo vere
Ah ! vous n'êtes pas n'importe où, sur ce journal. Vous n'êtes jamais à l'abri d'un titre d'article en latin. Encore un peu et vous auriez l'impression de lire - horresco referens ! le journal de Maffesoli, Michel de son prénom, sociologue et astrologue de son état, mais avant tout expert (blabla).

Nous voici donc "au début du printemps", ainsi que le disait César lui-même. Le temps s'est accordé, ces derniers jours et, à Lyon, nous avons des jonquilles depuis 10 jours. 700 mètres plus haut, sont-elles sorties ? Certainement est-ce un peu tôt, mais cette quête servira de prétexte à une petite balade pour la sixième heure du jour. 

Des jonquilles, il n'y en a parait-il pas beaucoup dans les Monts du Lyonnais, c'est pourtant la fleur emblématique de Sainte Catherine (695m). Des panneaux informatifs informent - ouf ! qu'elles sont toutefois en perdition (évolution du milieu et cueillette un temps festive mais intempestive). Soit.

Un petit coucou à la SCOP Le Pavé


Je suis, comme la plupart du temps dans ces contrées, l'excellent topo d'Alain, que je prends dans le sens Sainte Catherine => Saint Appolinaire, et une fois rentré, il me semble que c'est le sens le plus pertinent. 

bel arbre à identifier


Si la pluie annoncée par Météo France ne se confirme pas, le temps n'est pas fameux, et il renforce l'impression, avec les quelques centaines de mètres d'altitude gagnés, d'être retourné en hiver. Pas même de boutons, de bourgeons, rien, durant toute la première partie vers la chapelle. Un écureuil fait des prouesses, qu'il doit pourtant trouver bien banales, les rapaces décollent dès qu'ils voient un manant arriver. Au moment de rejoindre le GR7 sur le chemin du retour, dans un petit bois, il reste même un peu de neige, formant un petit trapèze un peu curieux au pied duquel repose(ra) un lièvre... 

un milan noir ?
les Alpes dans les nuages


C'est vraiment la désolation. 

L’œuvre du vent sur les pins là-haut
L'ambiance va tourner, pourtant, en remontant vers les Petit et Grand Châtelards. Le Soleil transperce parfois quelques nuages, la vue se dégage au détour de quelques clairières sur le Pilat encore blanc par endroits. Les Alpes sont dans les nuages. Les arbres sont étonnants. Les forêts sont agréables. Il y a malgré tout une plaie dans les Monts du Lyonnais : motos et quads. J'ai du mal à comprendre comment on peut ne pas sentir le saccage. Et mieux vaut, pour le marcheur, s'écarter en les entendant arriver (de loin). Parce que ce faquin serait plutôt écrasé que de faire ralentir ces monstres mécaniques. Et alors, question "bruit et odeur"...

Le Pilat

Revenons à nos jonquilles. Dans les sous-bois, je guette : si les résineux laissent la place aux feuillus, je surveille. Mais il n'y a rien. Enfin, histoire de ne pas rentrer bredouille, une pulmonaire officinale pointe à l'angle d'une clairière. 

Pulmonaire officinale, première fleur de l'année 2013

Je passe en contrebas de la Croix du Châtelard (855m), et des promeneurs en descendent - des jonquilles à la main. Il y en a donc ! Alors, hop ! hop ! hop ! Me voilà monté sur la croix, mais trop petit malgré tout pour dépasser les arbres et avoir la vue dégagée. Tout autour, la forêt... Je la parcours à la recherche de jonquilles. Beaucoup, beaucoup de boutons... Il est encore tôt dans la saison, et il semblerait que les promeneurs sus-cités aient cueilli toutes les jonquilles écloses... Pire encore : d'autres cueillent celles qui sont encore en bouton. J'appelle ça un sacrilège. 














Je persévère, et je finis par en trouver une presqu'éclose, et, finalement ! une éclose. Je la prends... en photo bien entendu et la laisse sur place. Je ne sais pas, je trouve ça joli un champ de jonquilles dans un sous-bois en pente... D'autres préfèrent apparemment avoir 3 jonquilles dans un vase. Bon.

Jonquille, narcisse jaune


J'ai tout de même eu ce que je voulais, je redescends vers Sainte Catherine, non sans rencontrer des primevères, et Balthazar enfin.

Primevère acaule
Au hasard Balthazar

Et puis une petite marguerite à la fin de ce petit tour de 12 km et 400 m de dénivelé positif :
Pâquerette, nombre d'or

dimanche 17 mars 2013

Lever de Soleil au Pilat, ski de fond en Auvergne

4h15 ce matin - ça pique. -7°C à 6h à la Croix du Chaubouret - ça pique. Le petit vent qui va avec - ça pique aussi. Mais le jeu en vaudra la chandelle. Alors, départ à la frontale vers le Crêt de la Perdrix (1432m), rapidement atteint.

le Mont Blanc et un sapin ardent
Belledonne et Grandes Rousses
Les ombres des Écrins sur fond de ciel qui se réchauffe

Il fait encore nuit, les villes demeurent illuminées, et quelques couleurs pointent déjà derrière les grandes ombres dans la nuit que sont les massifs alpins. Ça se passera derrière la Vanoise...

La Vanoise - c'est Elle qui cache le Soleil
La Grande Casse (3855m)


Il me reste un peu de temps, je file alors vers le Crêt de l'Arnica (1429m) puis le Crêt de la Chèvre (1427m), où la vue est décidément magnifique, et le cadre idéal pour un petit-déjeuner qui réchauffe bien, à l'unisson des couleurs du ciel, d'ailleurs.

les couleurs changent
je surveille la Vanoise depuis l'Arnica

un peu de temps, alors je file au Crêt de la Chèvre...


... d'où on a une vue sur le Crêt de la Perdrix



le moment approche

Et enfin... d'un coup d'un seul ! l’Étoile déborde la Vanoise. C'est étonnant la vitesse à laquelle il apparaît dès le premier rayon passé.

le premier rayon de l’Étoile...

pourquoi 6 ?



... et immédiatement !...


Quasiment immédiatement après l'apparition du Soleil, la vallée du Rhône se couvre d'une épaisse brume. Et le Jura, le Mont Blanc, les Écrins se transforment en îles au milieu de l'Océan.


Quant à la Grande Moucherolle et au Grand Veymont, ils ne sont que les ombres d'elle-et-lui-mêmes. Plus au sud encore, c'est terminé pour les Trois Becs et le Ventoux.

La Grande Moucherolle (Vercors, 2284m)
Le Grand Veymont (Vercors, 2341m) devant le Grand Ferrand (Dévoluy, 2758m)
un peu plus tôt, les Trois Becs


Les rayons du Soleil jouent quelques tours, et je retourne à la Perdrix pour un regard à 360°. Je n'avais jamais eu encore une aussi belle vue sur le Velay :

lumières


Le Gerbier de Joncs (1551m)
le Mézenc (1753m)
































Et, au loin, l'objectif du jour, le Sancy à 140 km de là, est magnifique tout de blanc vêtu :

Monts Dore et Massif du Sancy

changement de lieu, pas de décor



Les Monts Dore en effet, pour une redécouverte du ski de fond en début d'après-midi. Une petite ballade au-dessus du lac de Guéry... Après avoir passé la première difficulté (mettre les skis), et une petite côte qui va bien pour débuter, une descente vertigineuse s'annonce... avec deux chutes à la clé... Puis, l'équilibre finit par se trouver, la répartition des points d'appui, la confiance en son freinage, et tout va bien pour finir cette petite boucle de 5km des Jonquilles (sous la neige encore) avec un petit bonus de 3 km vers la Banne d'Ordanche. 












la ligne des Crêtes des Puys

le Massif du Sancy

Du coup, on remet le couvert; et on double la boucle, de manière bien plus efficace déjà. Ah ! la "descente vertigineuse" tout-à-l'heure... quasiment tout plat... 

paysage auvergnat


lac de Servières sur la route du retour


















Et voilà une journée bien remplie.

dimanche 10 mars 2013

Le plateau des Ramées et le Moucherotte

Lans-en-Vercors depuis la forêt
Ce matin, le beau temps est encore au rendez-vous (ça doit se gâter un peu dans l'après-midi), il fait encore très doux (la neige a bien fondu en une semaine), et une agréable promenade en direction du Plateau des Ramées et du Moucherotte (1901m) s'annonce. A vrai dire, la neige très tassée et assez dure de bon matin rend à peu près inutiles les raquettes. Mais, tant qu'à faire...




d'une semaine l'autre... d'une montgolfière l'autre
de l'autre côté, au-dessus d'un planeur

De la Sierre (1383m), on gagne le pas de la Tinette (1469m), très rapidement, et on a quitté le GR 91 pour le GRP, apparemment pour laisser tranquille le tétra-lyre en hiver. On retrouvera le GR un peu plus haut.

dans la montée
vers le plateau
dans la montée : Crête des Crocs, Rocher de l'Ours, Roc Cornafion (2049m), Grande Moucherolle (2284m)
dans la montée, jeux de lumière

belle toponymie

Pas un chat dans la montée (départ à 8h30), mais dodoche, chevreuil, chamois. Le silence et le calme sont fabuleux. Un tétra-lyre, aussi, crois-je... mais son envol m'a eu par surprise.

chevreuil
bouquetin
chamois
Des Géants, aussi, des roches enchantées, encore. Le Chevalier à la Triste Figure s'en serait donné à cœur-joie. 

et c'est ainsi que [je suis] grand
roche enchantée

 On arrive rapidement au Plateau des Ramées, il est absolument magnifique.

Les Ramées
à ne pas dévaler


Sur le chemin du Moucherotte, la crête se rapproche, et il est tentant d'y aller... Dans une brèche : l'Obiou. De l'autre côté, un cairn, manifestement posé par quelque chamois, et Belledonne au-dessus de la vallée. Ça en valait la chandelle...

L'Obiou (2789m)
cairn de chamois, vallée et Belledonne

Retour sur le GR et direction le sommet, gagné dans la partie terminale par la crête, assez impressionnante au-dessus de la vallée. La vue est magnifique mais on reste concentré sur les pas, quand même, avant d'atteindre le belvèdère, plus rassurant, avec une belle vue à 360°.

Les Écrins : La Meije (3983m), le Râteau (3809m), l'ensemble glaciaire du Mont de Lans
Les Écrins : la belle Barre (4102m)

Le Mont Blanc (4810m), très joli aujourd'hui

Les sommets de Chartreuse : 
Chamechaude (2082m)
Grand Som (2026m)
Petit Som (1772m)

















Le Vercors : 
Mont Aiguille, Grande Moucherolle, jusqu'au Pic St Michel
Mont Aiguille (2087m) et Pic St Michel (1966m)

Voilà, 4h30 de marche pour ces quelques 11km et 750m+ !...

parcours de la semaine dernière